Francesco Marino di Teana

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Francesco Marino di Teana (1920–2012), né à Teana en Italie, est une figure majeure de la sculpture moderne. Théoricien autant qu’artiste, il développe dès les années 1950 une pensée profondément originale, fondée sur une conception triunitaire de l’espace : 1 + 1 = 3, où le vide entre deux formes pleines est lui-même porteur d’énergie et de sens.

Formé à l’architecture, il affirme très tôt l’idée que l’art et la construction ne doivent pas être dissociés. Pour lui, « toutes ses sculptures sont des maquettes d’architecture » : instruments de paix et de transformation urbaine.

Dès 1960, la Galerie Denise René le présente régulièrement dans des expositions personnelles. Son œuvre se caractérise par des structures ouvertes, des équilibres géométriques, une tension maîtrisée entre plein, vide, lumière et rythme. En 1962, il reçoit le Prix Saint-Gobain, décerné par un jury dont fait partie Alberto Giacometti, qui deviendra un proche et admirateur.

Marino di Teana est aussi l’un des premiers artistes en France à travailler l’acier Corten, matériau qu’il pousse à une monumentalité inédite avec sa sculpture Liberté (1988–1990), longtemps la plus grande d’Europe en son genre.

Au fil des décennies, il expose dans des institutions majeures à travers le monde (Tokyo, Minneapolis, Tel Aviv, Copenhague, Bruges, Francfort…) et signe 62 sculptures monumentales implantées dans l’espace public de cinq pays.

Pensée plastique et engagement intellectuel sont indissociables chez lui : « L’art n’est qu’un choc électrophysiologique qui s’élabore à travers le raisonnement, le dépouillement… jusqu’à l’instant du rêve. »

En 1983, il participe au concours international pour l’Opéra Bastille, poursuivant sa vision d’un urbanisme poétique et pacificateur.

Resté humble malgré sa reconnaissance internationale, Marino di Teana a continué de créer jusqu’à sa mort, laissant une œuvre puissante, libre et visionnaire.

Oeuvres de Francesco Marino di Teana