Mithé Espelt

Miroir à main en céramique émaillée créé par Mithé Espelt, à décor végétal stylisé

La Galerie Omagh a le privilège de présenter une sélection rare et exclusive de miroirs de Mithé Espelt, figures emblématiques de son œuvre. Chacune de ces pièces, choisie pour sa qualité, sa rareté et son intégrité, témoigne de l’excellence artisanale et du raffinement poétique de cette artiste discrète mais majeure des arts décoratifs du XXe siècle.

Mithé Espelt, née Marie-Thérèse Espelt en 1923 à Lunel, en Camargue, est une céramiste française dont l’œuvre, longtemps restée dans l’ombre, est aujourd’hui redécouverte et célébrée pour sa singularité formelle et son raffinement discret.

Issue d’une famille de vignerons, elle grandit dans un environnement sensible à la création grâce à son grand-père Edmond Baissat, artiste et ami de Frédéric Mistral, Jean Hugo et des cercles littéraires méridionaux. Formée dès l’âge de 16 ans à l’école des beaux-arts de Montpellier, elle poursuit ses études à l’école de Fontcarrade, où elle se spécialise en céramique auprès d’Émilie Decanis, avant de compléter sa formation à Paris.

Dans l’immédiat après-guerre, elle rejoint brièvement l’atelier de Nathalie Pol à Saint-Germain-des-Prés, où elle réalise des boutons de céramique pour la haute couture. Mais c’est à Lunel, dès 1946, qu’elle fonde son propre atelier et développe un langage unique, entre orfèvrerie émaillée, bijou mural et objet d’intérieur. Ses créations : miroirs, coffrets, bijoux, sont d’abord diffusées à Sète, Montpellier, Paris, puis jusqu’en Martinique. Elle entretient des relations de confiance avec certains diffuseurs mais refuse toute démarche promotionnelle, institutionnelle ou théorique.

Espelt fait le choix radical de ne pas signer ses œuvres, convaincue que leur cohérence formelle parlerait d’elle-même, et souhaitant préserver une forme d’anonymat serein. Elle se retire volontairement de la scène artistique, préférant le calme de son atelier à la reconnaissance publique.

C’est seulement au tournant des années 2010 que son œuvre commence à être redécouverte, notamment grâce au travail du collectionneur Antoine Candau. Celui-ci a contribué à établir, documenter et faire connaître une œuvre remarquable par son indépendance, sa finesse d’exécution et sa portée symbolique. Aujourd’hui, ses miroirs ornés, ses boîtes décoratives et ses bijoux en céramique émaillée et dorée sont exposés dans des galeries spécialisées et recherchés par les collectionneurs, en France comme à l’étranger.

La reconnaissance posthume de Mithé Espelt révèle la force tranquille d’une œuvre enracinée dans l’intime, le sensible, le durable et réaffirme la place des arts décoratifs comme langage à part entière du XXe siècle.