Sam Francis

Figure majeure de l’abstraction américaine d’après-guerre, Sam Francis occupe une place singulière dans l’histoire de l’art : celle d’un peintre dont l’œuvre, ouverte sur le monde, circule entre la Californie, Paris, Tokyo ou Bâle, tout en développant un langage profondément intérieur.
Sa peinture est une aventure : un travail où la couleur devient souffle, éclaboussure, expansion ou silence, et où la lumière circule comme une énergie propre.
Né à San Mateo en Californie, Francis découvre la peinture durant une longue convalescence : moment fondateur qui ancre dans son œuvre un rapport presque organique à l’acte de peindre. Très tôt, ses toiles quittent la densité gestuelle de l’expressionnisme abstrait pour explorer un espace plus aérien : grandes réserves blanches, éclats chromatiques, structures flottantes. Ce “vide actif” deviendra sa signature.
Au milieu des années 1950, il s’installe à Paris, où sa sensibilité à la lumière européenne : plus diffuse, plus tempérée et nourrit une période d’une grande subtilité chromatique. Il y développe un vocabulaire de taches vibrantes et de réseaux colorés, fréquemment associés à une forme de “lyrisme spatial”. Dans les décennies suivantes, Francis multiplie les expériences techniques et les échelles : immenses panneaux multipliés, œuvres sur papier, peintures murales, expérimentations autour de la gravure et de la lithographie.
Son travail est aujourd’hui conservé dans les plus grandes institutions internationales, du MoMA (New York) au Centre Pompidou (Paris), en passant par le Museum of Fine Arts (Houston) ou le Kunstmuseum Basel.
